« Guillemets »
Extraits, Citations — Quotes, Excerpts

via Jonathan Carroll's blog

For a long time, she held a special place in my heart. I kept this special place just for her, like a reserved sign on a quiet corner table in a restaurant.

Haruki Murakam
11/30/2004 01:27:00 AM

via Jonathan Carroll, 2004.10.20

Cary Grant : I'm going to tell you the secret to seducing women.
The screenwriter : You're full of shit. You're Cary Grant. You can have any woman you want in the world. What the hell do you know about seducing women ?


11/29/2004 04:54:00 PM

Via l'article d'Olivier Davenas dans Le panorama illustré de la fantasy & du merveilleux

C'est dans la joie et non pas dans la peine que l'homme a trouvé son esprit. La conquête du supeerflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.

Gaston Bachelard, La psychanalyse du feu
11/04/2004 02:04:00 AM

Il y a un homme qui en cherche un autre. […] Le livre, c'est sa recherche. […] Il arrive à Bombay, il a l'adresse d'un hôtel borgne où j'ai logé longtemps et il se met à chercher. Là, il rencontre une fille qui m'a connu à une époque et elle lui apprend que je suis tombé malade, que je suis allé à l'hôptial, et enfin que j'avais des contacts avec des gens du sud de l'Inde. Alors, il me cherche à l'hôpital, qui se révèle en fait être une fausse piste, ensuite il quitte Bombay et commence un voyage, mais en réalité il voyage pour d'autres raisons. Le livre, c'est surtout cela : son voyage.

Antonio Tabucchi, Nocturne indien
11/03/2004 02:35:00 AM

Dans le hall de l'hôtel Zuari, il y a un grand comptoir semi-circulaire derrière lequel se tien un réceptionniste gras toujours occupé à parler au téléphone. Il vous inscrit en parlant au téléphone, il vous donne la clef en parlant au téléphone : et, à l'aube, quand le petit jour vous avertit que vous pouvez enfin renoncer à l'hospitalité de votre chambre, vous le trouverez encore en train de parler au téléphone d'une voix monotone, basse, indéchiffrable. À qui parle le réceptionniste de l'hôtel Zuari ?

Antonio Tabucchi, Nocturne indien
11/03/2004 02:35:00 AM

Il peut aussi nous arriver, dans la vie, de passer une nuit à l'hôtel Zuari. Sur le moment, il es possible que nous ne trouvions pas la chose particulièrement agréable ; mais dans le souvenir, comme toujours dans les souvenirs, une fois éliminés les sensations physiques immédiates, les odeurs, la couleur, la vue de telle bestiole sous le lavabo, l'événement s'entoure d'un certain flou qui embellit l'image. La réalité passée est toujours moins maivaise qu'elle ne le fut effectivement : la mémoire est une formidable faussaire. Dans notre esprit, des contaminations se font à notre insu, et des hôtels de ce genre peuplent déjà notre imaginaire : nous les avons déjà trouvés dans les livres de Conrad ou de Maugham, dans certains films américains tirés des romans de Kipling ou de Bromfield : tout cela nous semble familier.

Antonio Tabucchi, Nocturne indien
11/03/2004 02:35:00 AM

Décide-toi un peu pour cette nénette. la laisse pas te tanner les couilles pour s'en faire un portefeuille ! Dis lui juste d'aller se faire voir dans la lune, et puis dis lui que tu descends à Big Sur pour laisser ton âme s'ébattre en liberté dans le camp des coyotes. Dis lui que tu vas vivre dans une cabane qu'à une douzaine de poêles qui marchent au whisky jusqu'à ce que les glaces envahissent le ciel.

Richard Brautigan, Un général sudiste de Big Sur
11/03/2004 02:34:00 AM

Il faudrait un sacré paquet de céléri-rave pour construire un cuirassé.

Richard Brautigan, Un général sudiste de Big Sur
11/03/2004 02:34:00 AM

Lee Mellon n'avait pas l'accent du Sud. "Tu n'as pas tellement l'accent du Sud", j'ai dit.

— C'est vrai, Jesse. J'ai beaucoup lu Nietzsche, Schopenhauer et Kant quand j'étais gosse", dit Lee Mellon

Je suppose que bizarrement l'accent du Sud n'était pas censé résister à de telles lectures. Lee Mellon le pensait en tout cas. Il m'était impossible de discuter vu que je n'avais jamais essayé d'opposer un accent du Sud aux philosophes allemands.

Richard Brautigan, Un général sudiste de Big Sur
11/03/2004 02:34:00 AM

Cela aurait pu être une histoire drôle, n'était le fait que les gens ont besoin d'un peu d'amour, et bon dieu que c'est triste, parfois, de voir toute la merde qu'il leur faut traverser pour en trouver.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse

11/03/2004 02:34:00 AM

Ses vêtements flasques et qui ne ressemblaient à rien l'enveloppaient comme le drapeau d'un pays vaincu et il donnait l'impression de n'avoir jamais de sa vie reçu d'autre courrier que des factures.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse
11/03/2004 02:34:00 AM

Les vieux ont cette façon de s'approprier les sièges sur lesquels ils finissent leur vie.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse
11/03/2004 02:33:00 AM

J'ai essayé de te décrire à quelqu'un, il y a quelques jours. Tu ne ressembles à aucune autre fille.

Je ne pouvais pas dire : — Eh bien, elle ressemble à Jane Fonda, sauf qu'elle a les cheveux roux, qu'elle n'a pas la même bouche, et que bien sûr ce n'est pas une vedette de cinéma.

Je ne pouvais pas dire cela parce que tu ne ressembles pas du tout à Jane Fonda.

J'ai fini par te décrire en te comparant à un film que j'ai vu enfant à Tacoma.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse
11/03/2004 02:33:00 AM

— Quand on habite dans cet hôtel, mourir, c'est gravir un échelon.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse
11/03/2004 02:33:00 AM

La vie se résume parfois à une histoire de café, et au peu d'intimité qu'une tasse de café peut créer.

Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse
11/03/2004 02:33:00 AM

Peux pas me laisser abattre.
Si je me laisse avoir par tout ça, je commence à penser à Babylone et alors ça ne fait qu'empirer parce que je préfère penser à Babylone qu'à n'importe quoi d'autre et quand je commence à penser à Babylone je ne peux faire que penser à Babylone et puis ma vien entière part à vau-l'eau.

Richard Brautigan, Un privé à Babylone
11/03/2004 02:33:00 AM

— Quelqu'un aurait du l'emmener dans une papeterie et lui expliquer la différence entre une enveloppe et une pute.

Richard Brautigan, Un privé à Babylone
11/03/2004 02:32:00 AM

C'était un flic très coriace. Le champion du monde des coriaces, je crois que c'était lui. Il avait mis au point une baffe qui laissait l'empreinte exacte des doigts sur la figure, on aurait dit une marque provisoire au fer rouge.

Richard Brautigan, Un privé à Babylone
11/03/2004 02:32:00 AM

Trois bons crochets du droit dans les tripes et j'ai pris la direction du réfrigérateur.

Grossière erreur.

J'ai regardé dedans et je me suis dépêché de fermer la porte en vitesse quand l'espèce de jungle luxuriante qui était à l'intérieur a essayé de s'échapper. Je ne sais pas comment les gens font pour vivre comme moi. Mon appartement est si sale qu'il n'y a pas longtemps j'ai remplacé toutes les ampoules de soixante quinze watts par des ampoules de vingt-cinq pour ne plus être obligé de voir tout ça. C'était un luxe, bien sûr, mais je n'ai pas pu faire autrement. Heureusement que l'appartement n'a pas de fenêtres, parce que alors là j'aurais vraiment été dans la panade.

Mon appartement était si sombre qu'on aurait dit l'ombre d'un appartement. Je me demande si j'ai toujours vécu comme ça.

Richard Brautigan, Un privé à Babylone

11/03/2004 02:31:00 AM

Elle portait toujours une robe de chambre mal fermée dissimulant un corps qui aurait gagné le premier prix au concours du plus beau parpaing.

Richard Brautigan, Un privé à Babylone
11/03/2004 02:31:00 AM

Comment nous attarder sur des livres auxquels, sensiblement, l'auteur n'a pas été contraint ?

Bataille
11/02/2004 02:01:00 AM