« Guillemets »
Extraits, Citations — Quotes, Excerpts

Voilà l'excipit :

Mais le tabouret le plus proche était à des kilomètres, et des toves slictueux gimblaient dans les zoibes. L’avertissement de Smiley venait une seconde trop tard.

Fredric Brown, La nuit du Jabberwock

d'un livre ayant pour incipit la traduction d'Henri Jaspirot :

Il était reveneure; les slictueux toves
Sur l'allouine gyraient et vibraient ;
Tout flivoreux vaguaient les borogoves ;
Les verchons fourgus bourniflaient.

de l'incipit du poème de Charles Ludwige Dodgson :

Twas brillig, and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe :
All mimsy were the borogoves,
And the mome raths outgrabe

Lewis Carroll, Jabberwocky

dont on trouve une traducation un peu plus franglaise chez André-François Ruaud qui a d'ailleurs renommé son blog pour >> Twas Brillig :

C'est brillig et les slithy toves
Gyre et gimble dans le wabe :
Mimsy sont tous les borogoves
Et les mome-raths outgrabe

et Jabberwocky en entier dans sa version anglaise puis française peuvent se lire sur le blog dans le parc… Il existe aussi une page consacrée aux essais de traductions dans les différentes langues de ce poème magistral, Jabberwocky Variations - et d'ailleurs j'en recopie qqs unes ici…

Par Frank L. Warrin :

Il brilgue: les tôves lubricilleux
Se gyrent en vrillant dans le guave.
Enmîmés sont les gougebosqueux
Et le mômerade horsgrave.

Par André Bay :

Il était ardille et les glisseux torves
Gyraient et gamblaient sur la plade
Tout dodegoutants étaient les borororves
Les chonverts grougroussaient la nomade.

Par J.B.Brunius :

C'étaient grilleure et les tauves glissagiles
Giraient sur la loinde et guiblaient ;
Le borogauves avaient l'air tout chétristes,
Et fourgarés les rathes vociflaient.

Par Antonin Artaud :

Il était Roparant, et les Vliqueux tarands
Allaient en gibroyant et en brimbulkdriquant
Jusque-là où la rourghe est à rouarghe à ramgmbde et rangmbde à rouarghambde :
Tous les falomitards étaient les chats-huants
Et les Ghoré Uk'hatis dans le Grabugeument


2/24/2004 09:28:00 AM

via Flo

Passer à côté des êtres, les manquer, nous ne faisons que ça pendant toute une vie.

Louis Calaferte, Septentrion
2/17/2004 08:05:00 AM

Elle s'apprêtait à répondre, mais déjà l'accélération due à la pesanteur l'avait portée à l'étage inférieur, à deux, trois, quatres étages plus bas ; comme on tombe joyeusement quand on a à peine dix neuf ans !

Dina Buzzati, La jeune fille qui tombe… tombe
2/17/2004 08:03:00 AM

L'endroit où je devais la rencontrer était tellement important pour moi que toutes les rues que j'avais connues dans ma vie, et beaucoup d'autres dont je n'avais jamais entendu parler convergeaient à cet endroit.

Dino Buzzati, Le vent
2/11/2004 12:29:00 PM

J'ai les yeux fixés droit devant moi, il n'est plus question de savourer le paysage, jJe suis absorbé par la vitesse, absolument, complétement absorbé par ma conduite, il n'y a pas une minute à perdre. Qui sait pourquoi tous les autres sont ellement pressés ? Malheur si on s'attarde, ne serait-ce qu'un instant, on se trouve irrémédiablement distancé. Dans le temps, on n'éprouvait pas une telle hâte, on allait calmement.

Dino Buzzati, Les dépassements
2/10/2004 05:36:00 AM

Via Netlex

L'objet profond de l'artiste est de donner plus qu'il ne possède

Paul Valéry
2/04/2004 11:25:00 AM

Via Incipit

lire est une obscénité bien douce. Qui peut comprendre quelque chose à la douceur s'il n'a jamais penché sa vie, sa vie tout entière, sur la première page d'un livre ? Non, l'unique, la plus douce protection contre toutes les peurs c'est celle-là - un livre qui commence.

Alessandro Baricco, Châteaux de la colère
2/04/2004 09:14:00 AM

Via LeVioque

Si tôt s'en va tout ce qui s'en va !
Si jeune meurt devant les dieux tout ce qui
Meurt ! Tout est si peu !
Rien n'est savoir ! Tout est fiction !
Vis entouré de roses, aime, bois
Et tais-toi. Le reste n'est rien.

Fernando Pessoa
2/04/2004 09:02:00 AM

Via Sensible

Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de loup de fougère et de menthe
voleuse de parfum impure fausse nuit
fille aux cheveux d'écume issue de l'eau dormante

Après l'aube la nuit tisseuse de chansons
s'endort d'un sommeil lourd d'astres et de méduses
et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons
veille sur le repos des étoiles confuses

Sa main laisse glisser les constellations
le sable fabuleux des mondes solitaires
la poussière de Dieu et de sa création
la semence de feu qui féconde les terres

Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de mer de feu de loup de piège
bergère sans troupeaux glaneuse sans épis
aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige.

Claude Roy, La nuit
2/03/2004 02:49:00 PM