« Guillemets »
Extraits, Citations — Quotes, Excerpts

Au lieu de m'efforcer de construire le roman que je devais écrire, le roman qu'on attendait de moi, j'ai préféré imaginer le livre que j'aurais aimé lire, un livre trouvé dans un grenier, d'un auteur inconnu, d'une autre époque et d'un autre pays.

Italo Calvino, Nos Ancêtres
9/28/2003 12:40:00 PM

Vu chez McM

Le monde fleurit par ceux qui cèdent à la tentation.

Julien Gracq
9/28/2003 08:14:00 AM

Vu chez La Muselivre

Le grand public pense que les livres, comme les oeufs, gagnent à être consommés frais. C'est pour cette raison qu'il choisit toujours la nouveauté.

Goethe
9/28/2003 08:11:00 AM

Tout ce que tu ne sais pas donner te possède.

André Gide
9/27/2003 03:18:00 AM

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi ! »
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison

Trois mille six cents fois par heure la Seconde
Chuchote: Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi ! Prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi,
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi !
La gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide,

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encore vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs vieux lâche ! il est trop tard !

Charles Baudelaire, L'horloge

9/26/2003 04:42:00 AM

On m'aimait trop ; et comme je ne m'aimais pas, je concluais logiquement à la stupidité de ceux qui m'aimaient

Boris Vian, L'herbe rouge
9/24/2003 08:02:00 AM

- Oh ! Vous, dit le Sénateur, sous prétexte que rien ne vous amuse, vous croyez que tout le monde est dégouté de tout.
- Bon, dit Wolf, en ce moment, de quoi as-tu envie ?
[…]
- Depuis que j'ai trois mois, dit alors le Sénateur d'un ton confidentiel, je voudrais un ouapiti.
- Un ouapiti, répeta Wolf absent.
Et il reprit aussitôt :
- Un ouapiti ! …
Le Sénateur reprit courage. Sa voix s'affermit.
- Ça au moins, expliqua-til, c'est une envie précise et bien définie.Un ouapiti, c'est vert, ça a des piquants ronds et ça fait glop quant on le jette à l'eau. Enfin… Pour moi… Un ouapiti c'est comme ça.

Boris Vian, L'herbe rouge
9/24/2003 07:37:00 AM

Ils touchaient la nuit de tout leur corps. Le ciel était baigné d'ombre, mouvant, instable comme le péritoine d'un chat noir en pleine digestion

Boris Vian, L'herbe rouge
9/24/2003 07:37:00 AM